Si je reprend l’image de la baignoire pour représenter le réseau, alors il faut bien comprendre que ce qui compte dans la baignoire, c’est un niveau d’eau fixe. Quand on branche un appareil (sèche cheveux) sur le réseau on fait un trou dans la baignoire, chaque pays à un certain nombre de robinet (centrale électrique). Du coup si un autrichien branche son sèche-cheveux c’est le niveau de toute la baignoire qui baisse. Ce qu’on consomme c’est un niveau d’eau fixe du coup il faut instantanément qu’un robinet quelque part sur le réseau augmente son débit. Le niveau d’eau est bien commun, même si pour maintenir ce niveau d’eau il est possible de mesurer des échanges transfrontaliers.
Dans cette métaphore les ENRi c’est simplement mettre la baignoire sous la pluie.
Pour être plus factuel :
Les électrons ne sont jamais consommés nul part, mais ils sont porteurs d’une tension qui est la même partout sur le réseau (plein de guillemets). On peut très bien compter les transferts d’électrons qui permettent d’équilibrer cette tension et voir que la France contribue plus à maintenir cette tension qu’elle ne la consomme. Et pouf on a une balance commerciale avec des import et des exports mais la tension, qui est ce que l’on consomme en tant que sèche-cheveux n’a pas bougé, elle est portée par tous les producteurs du réseau simultanément et non par les producteur de la nationalité de celui qui branche son sèche cheveu.
Dernière métaphore qui je pense est la plus parlante :
Le réseau électrique est un gigantesque tire à la corde avec deux équipes : les producteurs et les consommateurs.
règle n°1 : Si une équipe gagne le jeu s’arrête instantanément.
Règle n°2 : On ne triche pas avec la règle numéro 1.
Ce demander quelle est le meilleur mix électrique pour la France c’est ce demander quelle est la meilleure façon de tirer pour la France alors qu’il y a une trentaine de tireur et que l’on n’a pas la moindre idée de ce que eux vont faire.
On voit bien que la question quelle est la meilleur façon de tirer pour l’équipe des producteurs peut-être une question technique. En revanche la question quelle est la meilleur façon de tirer pour la France est une question politique : « Comment veut-on contribuer à l’effort global? »
Bien sûr à la fin pour que le système Boucle certains tireurs devront faire des concessions et ne pourront peut-être pas tirer comme il le souhaitaient (sous peine de faire gagner un des camps), mais ça il n’est pas possible de le savoir avant d’avoir définie une stratégie globale à l’échelle du réseau.
Autrement dit (encore) : Si les Norvégiens ne souhaitent plus partager leur hydro-électricité ça change absolument tout à la politique électrique des Pays-Bas qui n’ont pas de montagne.
Nombre des questions que tu te poses sont légitimes et le Shift Project se les est posées très fort et à pondu une très grosse réponse qui dit en gros :
Tant que vous n’avez pas traité ces 120 points vous n’avez pas répondu à la question, voici la liste des points à traiter :
Donc quand je disais que le Shift s’occupait plutôt de sujet carboné c’était une boutade, le Shift a déjà traité la question. Mais comme le choix au niveau des politiques nationale est avant tout un choix politique bah il a donner l’ensemble des contraintes que dois respecter ce choix politique pour être un choix correct. Et comme il y a de nombreux choix correct et probablement plusieurs optimums dont aucun n’est parfait.
Pour finir, le marché n’est pas l’absence de perspectives stables, loin s’en faut (sauf si c’est un marché financier de produit secondaire), mais diriger le marché (c’est à dire rendre rentable des implantations qui ne le seraient pas d’elles mêmes) c’est s’asseoir sur l’idée qu’il y a des raisons à ce que la rentabilité soit moindre pour un produit fini (électricité) identique.
C’est in-fine probablement un truc à faire pour pénaliser le charbon ou d’autre truc, mais avant de favoriser quelque chose il faut avoir répondu aux exigences du rapport du Shift cité plus haut. Car le but de ce rapport c’est justement de citer les points minimums à considérer pour savoir pourquoi on favorise quoi que ce soit dans un système énergétique.